Le coin de la communauté avec John Fisher
Chers membres de la communauté MitoCanada
Je m’appelle John Fisher et je suis le président-directeur général et l’unique actionnaire d’une société de conseil en environnement et en santé et sécurité au travail qui a des bureaux en Ontario et au Québec. Personnellement, je vis à Mississauga, je suis marié à Diane depuis près de 39 ans et je suis le fier père de trois jeunes hommes. J’ai certainement de la chance, car Diane a su voir au-delà des caractéristiques physiques avant même que je ne sois diagnostiqué mito. Je suis également très fier d’avoir obtenu mon MBA en 2021, à l’âge de 59 ans.
On m’a diagnostiqué une myopathie mitochondriale en 1982. Lorsqu’on m’a annoncé ce diagnostic, on m’a dit que j’étais une personne sur un million. Lors de ma biopsie musculaire, on m’a attaché les paupières aux muscles des sourcils pour éviter que mes paupières ne retombent. Plus tard, on m’a dit que j’étais atteinte de CPEO. Le fait d’avoir été diagnostiquée mito il y a plus de 40 ans me donne la latitude de réfléchir à ce qu’a été pour moi la vie avec la mito. Pour dire les choses simplement, j’ai dû relever des défis. J’ai fait l’expérience de l’ignorance et de la discrimination en raison de mon apparence et de ma voix. Je n’ai pas été en mesure de remplir des fonctions avec le degré de réussite que j’aurais souhaité du point de vue du sport et de la force physique. Tout en sachant que ma maladie m’affecte à mesure que je vieillis (chronique et progressive), je souscris également au fait qu’il s’agit aussi d’une fonction du vieillissement. Il est donc difficile de différencier ce qui a le plus d’effet.
Je suis une personne « pourquoi pas moi ». Je n’ai pas laissé mes « handicaps » m’empêcher de réaliser ce que je voulais. Je reconnais que certaines choses n’ont pas été possibles en raison de mon diagnostic et des réalités de mon corps, mais cette condition m’a enhardi à montrer aux gens pourquoi ils se trompent dans leurs suppositions ou leurs perceptions. Je siège actuellement à deux conseils d’administration et je préside ou copréside de nombreux comités. Je préside actuellement le conseil d’administration d’une organisation qui fournit des services d’aide aux adultes souffrant de troubles du développement. Cette cause m’est très chère, car j’ai parfois été considérée comme étant de la même obédience.
Pour être totalement vulnérable et sincère, il m’est arrivé de remettre en question mes propres capacités. J’ai parfois souffert du « syndrome de l’imposteur ». Je ne joue plus au golf car je n’ai pas la capacité de frapper la balle dans une mesure qui ne m’embarrasse pas considérablement. Je suis frustré lorsque j’énonce clairement dans ma tête les mots que j’essaie de formuler, mais que je sais que la personne qui reçoit le message n’a aucune idée de ce dont je parle. Je suis totalement réfractaire à la prise de photos, car le fait de voir ma bouche ouverte sur de nombreuses photos est une autre forme d’embarras pour moi et ne donne pas l’image de ce que je pense être.
Certaines de ces craintes se sont dissipées depuis que j’ai pris connaissance de l’existence de MitoCanada. J’en suis venu à apprécier l’aspect éducatif et la défense des intérêts de l’organisation. Mais ce qui est plus important, c’est le sentiment d’appartenance à une communauté qui est en train de se construire. Sur cette base, je deviens un participant actif en donnant mon temps et mon argent à la cause, et je ne considère pas l’organisation du point de vue de mes propres besoins spécifiques, mais de ceux de la communauté. Je dirais qu’il est réconfortant de savoir qu’il existe un groupe comme MitoCanada qui défend les intérêts de ceux qui ne sont peut-être pas en mesure de le faire eux-mêmes. La vie est belle, et le fait d’avoir reçu un diagnostic de maladie mitochondriale ne signifie pas que vous ne pouvez pas vivre une vie très productive, réussie et heureuse.
Jean