La science progresse plus rapidement lorsque tout le monde peut y participer. C’est pourquoi MitoCanada s’engage à donner à sa communauté les moyens d’acquérir des connaissances. En traduisant la recherche mitochondriale de pointe en résumés clairs et faciles à comprendre, nous visons à nourrir la curiosité, à renforcer la compréhension et à renforcer la confiance dans la science, source d’espoir et de progrès.

Résumé non scientifique : Thérapies pour la maladie mitochondriale – Passé, présent et futur

Auteurs :

Ball, M., van Bergen, N.J., Compton, A.G., Thorburn, D.R., Rahman, S. et Christodoulou, J. (2025). Thérapies pour les maladies mitochondriales : Past, Present, and Future. Journal of Inherited Metabolic Disease, 48:e70065.

Sur quoi porte cette recherche ?

Cette revue examine l’évolution des traitements de la maladie mitochondriale au cours des six dernières décennies, ainsi que les perspectives d’avenir dans ce domaine. Les auteurs retracent le chemin parcouru depuis la première description clinique d’un dysfonctionnement mitochondrial au début des années 1960 jusqu’à l’ère actuelle, en pleine expansion, de la découverte génétique et des thérapies ciblées.

La revue explore à la fois les stratégies de gestion actuelles pour des maladies mitochondriales spécifiques (comme la CoQ10, la thiamine, la biotine et l’exercice) et les nouvelles frontières thérapeutiques, y compris les approches diététiques, les thérapies basées sur les gènes et l’ARN, les traitements à base de petites molécules et les peptides ciblant les mitochondries. Il examine également de manière critique les raisons pour lesquelles il reste difficile de traduire les percées scientifiques en traitements cliniques efficaces, ce qui reflète la complexité biologique et la variabilité des troubles mitochondriaux.

Pourquoi est-ce important ?

Depuis des décennies, les familles touchées par une maladie mitochondriale sont confrontées à une réalité difficile : bien que le diagnostic se soit amélioré, les traitements efficaces restent limités. Cette revue met en lumière les progrès constants réalisés pour changer cette situation. Le domaine évolue des soins de soutien vers la médecine de précision, des traitements conçus pour corriger les causes profondes du dysfonctionnement mitochondrial plutôt que de se contenter de soulager les symptômes.

Les auteurs expliquent également pourquoi il est si difficile de transformer les découvertes scientifiques en véritables traitements. Les maladies mitochondriales sont rares, causées par de nombreux changements génétiques et peuvent être très différentes d’une personne à l’autre. Il est également difficile de faire en sorte que les traitements atteignent les organes gourmands en énergie, comme le cerveau et le cœur, là où ils sont le plus nécessaires. Les chercheurs s’efforcent toujours de trouver des moyens fiables de mesurer l’efficacité d’une thérapie, à la fois par des biomarqueurs (signes mesurables dans le corps qui montrent comment la maladie se comporte) et par des mesures de résultats (tests ou observations qui montrent si un traitement améliore l’état de santé ou la qualité de vie).

Malgré ces difficultés, l’étude montre clairement que la médecine mitochondriale progresse plus rapidement que jamais, grâce au travail d’équipe international, à la forte implication des patients et à la conception d’essais cliniques novateurs.

Comment ont-ils étudié cette question ?

Au lieu de se concentrer sur une seule expérience, les auteurs ont rassemblé des décennies de recherche pour dresser un tableau clair de la situation actuelle de la médecine mitochondriale. Ils ont passé en revue des articles scientifiques, des résultats d’essais cliniques et des études de cas qui explorent tous les domaines, des thérapies bien connues à base de vitamines et de cofacteurs aux traitements les plus récents à base de gènes et de cellules.

Pour donner un sens à tant d’informations, ils ont regroupé leurs résultats par thèmes, allant des suppléments « cocktail mito » utilisés depuis longtemps à de nouveaux domaines passionnants tels que l’augmentation des niveaux de NAD+, la régulation des voies d’énergie cellulaire (comme mTOR) et la mise au point de thérapies géniques. En examinant de près les succès et les échecs, les auteurs mettent en évidence les traitements réellement prometteurs, ceux qui doivent encore être étudiés et les leçons qui peuvent guider les percées futures.

Qu’ont-ils trouvé ?

1. Les thérapies actuelles

À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement unique pour les maladies mitochondriales, de sorte que la plupart des traitements se concentrent sur l’atténuation des symptômes, le soutien de la production d’énergie et l’amélioration de la qualité de vie. Toutefois, dans le cas de quelques maladies mitochondriales spécifiques, pour lesquelles les médecins connaissent la voie chimique exacte qui est perturbée, certaines vitamines et certains cofacteurs peuvent faire une différence mesurable.

  • Coenzyme Q10 (CoQ10) : Cette molécule aide à déplacer les électrons à l’intérieur des mitochondries, une étape clé dans la production d’énergie. Chez les personnes souffrant d’une carence primaire en CoQ10, dont l’organisme ne produit pas suffisamment de CoQ10, la prise de suppléments peut améliorer les fonctions rénales et nerveuses. Les résultats varient cependant, car la CoQ10 n’atteint pas toujours le cerveau de manière efficace.
  • Thiamine (vitamine B1) : Aide les enzymes qui transforment les aliments en énergie. Lorsqu’elle est prise à un stade précoce, elle peut améliorer les symptômes neurologiques de la maladie des ganglions de la base répondant à la thiamine et de certaines formes de déficit en complexe pyruvate déshydrogénase.
  • Biotine (vitamine B7) : Nécessaire à plusieurs enzymes qui transforment les graisses et les protéines. Une supplémentation en biotine à vie peut prévenir ou inverser les symptômes neurologiques et cutanés chez les personnes souffrant d’un déficit en biotinidase.
  • Riboflavine (vitamine B2) : Soutient les enzymes mitochondriales clés. Une dose élevée de riboflavine a aidé de nombreuses personnes souffrant d’un déficit en ACAD9 et d’un déficit en acyl-CoA déshydrogénase multiple à retrouver de la force et à réduire la fatigue…

De nombreuses personnes atteintes d’une maladie mitochondriale prennent également des compléments alimentaires, souvent appelés « cocktails mitochondriaux ». Bien que les preuves scientifiques de leurs bienfaits soient mitigées, ces compléments sont généralement sûrs et contribuent parfois à améliorer l’énergie et l’endurance.

La thérapie par l’exercice est une autre approche non médicamenteuse qui a fait ses preuves. Un entraînement d’endurance ou de résistance doux et progressif, effectué sous surveillance, peut stimuler la croissance de nouvelles mitochondries, améliorer la force musculaire, le fonctionnement quotidien et le bien-être.


2.
Thérapies émergentes et expérimentales

Des chercheurs du monde entier testent toute une série de nouveaux traitements visant à corriger ou à compenser les dysfonctionnements mitochondriaux. Voici quelques-uns des domaines de découverte les plus prometteurs :

  • Approches diététiques : Les régimes cétogènes riches en graisses et pauvres en glucides et les graisses spécialisées telles que la triheptanoïne peuvent fournir aux cellules une source d’énergie alternative, contribuant ainsi à réduire les crises ou la faiblesse musculaire dans certaines conditions. Comme ces régimes peuvent parfois provoquer des effets secondaires, ils doivent être suivis par un médecin.
  • Stimuler la croissance des mitochondries : Certains médicaments, comme le bézafibrate, le REN001 et l’omaveloxolone, tentent d' »activer » les voies propres à l’organisme qui fabriquent et entretiennent les mitochondries. Les premières études montrent une amélioration de certains marqueurs cellulaires et un léger soulagement des symptômes, bien que les bénéfices à grande échelle restent à prouver.
  • Rétablir l’équilibre du NAD⁺ : Le NAD⁺ est une molécule essentielle à la production d’énergie, dont les niveaux peuvent chuter en cas de maladie mitochondriale. Des suppléments tels que
    Le nicotinamide riboside, le nicotinamide mononucléotide et le KL1333 visent à rétablir ces niveaux. Les premiers essais suggèrent qu’ils peuvent stimuler le métabolisme énergétique et réduire la fatigue.
  • Thérapies antioxydantes : Les mitochondries endommagées produisant des espèces réactives de l’oxygène (ROS) nocives, les antioxydants peuvent contribuer à limiter ces dommages. L’idébénone, la vatiquinone (EPI-743) et le sonlicromanol (KH176) sont actuellement testés pour leur capacité à protéger les cellules et à favoriser la production d’énergie. L’idébénone a déjà montré des effets bénéfiques sur la vision chez certaines personnes atteintes de neuropathie optique héréditaire de Leber.
  • Favoriser la circulation sanguine et l’apport d’oxygène : Dans certains syndromes mitochondriaux comme le MELAS, des suppléments tels que la L-arginine et la L-citrulline peuvent être utilisés pour améliorer la circulation sanguine.
    peut contribuer à élargir les vaisseaux sanguins, améliorant ainsi la circulation et réduisant le risque d’accidents vasculaires cérébraux.
  • Modulation des voies de détection de l’énergie : Les médicaments qui agissent sur la voie mTOR (comme la rapamycine et l’évérolimus) présentent des avantages dans les modèles de laboratoire en réduisant l’inflammation et en améliorant l’équilibre énergétique.
  • Protection de la structure des mitochondries : L‘élamipretide (SS-31) aide à stabiliser les membranes qui maintiennent les mitochondries ensemble, les protégeant ainsi des dommages. Certaines études cliniques montrent une amélioration de la fonction musculaire et une diminution de la fatigue, tandis que d’autres n’ont constaté que des changements modestes, ce qui met en évidence la complexité de ces conditions.
  • Remplacement des nucléosides : Dans quelques rares formes d’appauvrissement de l’ADN mitochondrial (comme le déficit en TK2), la thérapie avec des molécules de construction appelées désoxynucléosides a permis de restaurer l’ADN mitochondrial et d’améliorer la survie.
  • Thérapies géniques : Les chercheurs explorent également les thérapies géniques qui ciblent le gène défectueux lui-même. La plupart de ces approches sont expérimentales et n’en sont qu’à leurs débuts.

Au total, plus de 30 essais cliniques dans le monde entier testent actuellement des thérapies de ce type. Aucune n’est encore curative, mais la variété et la sophistication des approches témoignent d’une dynamique remarquable. On passe de la gestion des symptômes au ciblage des causes profondes du dysfonctionnement mitochondrial, ce qui constitue une avancée extraordinaire pour les patients, les familles et les chercheurs.

Qu’est-ce que cela signifie pour la recherche sur les maladies mitochondriales ?

Cette revue marque un tournant passionnant pour la médecine mitochondriale. Pendant de nombreuses années, la recherche s’est principalement concentrée sur le diagnostic et la description du fonctionnement des maladies mitochondriales. Aujourd’hui, les scientifiques ne se contentent plus de comprendre le problème, ils testent de véritables traitements destinés à le résoudre.

Les auteurs soulignent que le chemin à parcourir exige encore un travail d’équipe étroit à travers le monde. Les chercheurs ont besoin de meilleurs outils pour étudier ces maladies, y compris d’outils fiables pour la recherche sur les maladies infectieuses. biomarqueurs qui montrent comment l’organisme réagit au traitement, et des mesures des résultats qui facilitent la comparaison des résultats entre les études. La création de modèles animaux plus robustes aidera également les scientifiques à tester les thérapies en toute sécurité avant qu’elles n’atteignent les patients.

Tout aussi important, les progrès dépendront de la collaboration, non seulement entre les scientifiques et les cliniciens, mais aussi avec les patients, les familles et les organisations de défense des droits, comme MitoCanada. Des registres de patients et des réseaux d’essais internationaux bien organisés sont essentiels pour rendre la recherche sur les maladies rares plus rapide, plus efficace et plus inclusive. En travaillant ensemble, la communauté mondiale de la mitose transforme des années de découverte en un avenir rempli de réelles possibilités de traitement.

La recherche en termes simples

Ce document rassemble tout ce que les scientifiques savent actuellement sur le traitement des maladies mitochondriales, depuis les vitamines et les stratégies alimentaires utilisées de longue date jusqu’aux thérapies moléculaires et génétiques les plus récentes, testées aujourd’hui en clinique. Il met en évidence le chemin parcouru depuis la description des premiers troubles mitochondriaux dans les années 1960.

Bien qu’il n’existe toujours pas de remède unique, le rythme des progrès s’accélère. Les chercheurs tirent les leçons des succès et des échecs, s’appuyant sur des décennies de découvertes pour concevoir des thérapies plus intelligentes et plus ciblées. Tout aussi important, le document reflète la collaboration croissante entre les scientifiques, les cliniciens, les patients et les familles, qui travaillent tous ensemble pour transformer une recherche complexe en soins significatifs dans le monde réel.

Au fond, il s’agit d’une histoire de persévérance et de partenariat : celle d’une communauté unie par la détermination de changer ce qui est possible pour les personnes atteintes d’une maladie mitochondriale.

Pourquoi cela est-il important pour la communauté Mito ?

Pour les personnes atteintes d’une maladie mitochondriale et pour tous ceux qui les soutiennent, cette recherche représente un espoir étayé par des preuves. Elle montre que la communauté mitochondriale mondiale avance ensemble : les chercheurs explorent de nouvelles frontières, les cliniciens testent des traitements innovants et les défenseurs des patients veillent à ce que les expériences vécues influencent chaque étape du progrès.

Chaque étude de ce type apporte une nouvelle pièce au puzzle et permet de mieux comprendre comment réparer, protéger et renforcer les cellules productrices d’énergie de l’organisme. Ces découvertes ne visent pas seulement à prolonger la vie, elles s’efforcent d’améliorer la façon dont les gens vivent. vivre jour après jour, en améliorant l’énergie, l’indépendance et la connexion.

Le document nous rappelle également à quel point la participation de la communauté est vitale. L’inscription dans des registres, la contribution à la recherche et le partage d’histoires personnelles permettent d’orienter les priorités futures et d’accélérer les percées. Et pour les donateurs et les partenaires, il souligne une vérité puissante : chaque investissement dans la recherche sur les mitochondries nous rapproche d’un monde où toutes les vies sont alimentées par des mitochondries saines.

Remerciements

Le travail des auteurs reflète les progrès incroyables réalisés grâce à la collaboration entre les continents, les disciplines et les générations de chercheurs. Leur dévouement fait non seulement progresser la science de la médecine mitochondriale, mais alimente également l’espoir des familles du monde entier. Chaque étude de ce type nous rapproche un peu plus d’un avenir où la maladie mitochondriale pourra être mieux comprise, traitée et, en fin de compte, évitée.

Ce MitoInsights a été revu et approuvé par un ou plusieurs membres de cette publication.

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